LA CITÉ


Historique


Sommaire :

Un peu d’Histoire
Les ordres militaires et religieux.

1/ L’ORDRE DES TEMPLIERS

2/ LES HOSPITALIERS DE SAINT-JEAN DE JÉRUSALEM

3/ L'HÉRITAGE

L’Ordre des Templiers

Vers 1120, peu après la première croisade, Hugues de Payns,

chevalier originaire de Champagne ayant pris l’habit monastique à Jérusalem,

fonde avec quelques compagnons

« Les chevaliers de l’ordre du temple »…

… une milice dont la mission sera de défendre les routes du Royaume de Jérusalem
pour la sécurité des pèlerins.

Ainsi nait l’ordre des Templiers, un ordre à la fois religieux et militaires
composé de moines-soldats.

Autour des années 1140, l’ordre s’organise
en une véritable force militaire qui étendra
son action à l’ensemble des Etats Latins.

L’ordre doit son nom à son installation dans la mosquée Al Aqsa, construite au VIIe siècle

sur l’emplacement symbolique de l’ancien Temple de Salomon :

les « chevaliers de l’ordre du Temple » furent appelés plus couramment

les Templiers.

En Occident, les Templiers se voient octroyer de
nombreuses donations de terres qui sont organisées
en commanderies et dont les revenus sont destinés
à la Terre Sainte.
Rapidement, les possessions et
le pouvoir des Templiers deviendront considérables.

La fascination qu’exercent les Templiers est en partie due à leur tragique disparition : le vendredi 13 octobre 1307,
sur ordre du roi de France Philippe IV le Bel, tous les Templiers du royaume, accusés d’hérésie, d’idolâtrie et de
sodomie, sont arrêtés, emprisonnés voire torturés.

En 1312, au Concile de Vienne, l’ordre est dissout par le Pape.
Le dernier maître de l’ordre et deux hauts dignitaires,
déclarés relaps, seront brûlés en 1314.

La mission des Templiers avait pris fin après la perte des Etats Latins en 1291,
et l’opinion publique le leur reprochera : pour beaucoup, ils étaient devenus inutiles,
trop riches et trop puissants.

Les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem

Au milieu du XI siècle, bien avant la première croisade, des marchands d’Amalfi (Italie) avaient fondé à Jérusalem,
près du Saint Sépulcre, un hôpital à l’intention des pèlerins venant se recueillir sur le tombeau du Christ.

Après la croisade cet hôpital laïc va poursuivre sa mission d’hospitalité
et se transformer en ordre religieux :
l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Il sera reconnu en tant que tel par une bulle papale en 1113.

Comme l’Ordre du Temple c’est vers 1140 qu’il s’organisera en ordre militaire
tout en conservant sa vocation première : l’hospitalité.

L’ordre de Saint-Jean de Jérusalem survivra à la disparition des États Latins après la chute de Saint-Jean-d’Acre en 1291.

Dans un premier temps les chevaliers se réfugieront dans le royaume franc de Chypre
avant de s’installer sur l’île de Rhodes, à partir de 1306, d’où ils seront chassés par les Turcs en 1522.

Rhodes

Chypre

En 1530, l’empereur Charles Quint leur donne l’île de Malte où ils resteront jusqu’en 1798,

Malte

devenant les Chevaliers
de l'Ordre de Malte.

L’héritage des Templiers et des Hospitaliers

Le nom de Cubertoirata apparaît au XI siècle comme simple mention dans le chartrier de l’abbaye de Gellone (Saint-Guilhem-le-Désert actuellement).

Les templiers sont présents à La Couvertoirade dès la deuxième moitié du XII siècle.

Leur implantation en ce lieu est due à la présence de terres cultivables,
d’eau pour les hommes comme pour les bêtes,
d’un rocher convenant à la construction d’un château
et d’une draille venant du Languedoc pour la transhumance.

Le village va se développer au pied de l’église et du château voisin,
tous deux construits sur le même rocher. Sur ce Causse,
les templiers vont poursuivre l’activité agricole de leurs prédécesseurs :

culture des céréales panifiables
et élevage des ovins pour le lait,
la viande et la laine.

Après l’abolition de l’Ordre du Temple au concile de Vienne (1312), la commanderie de Sainte-Eulalie
dont fait partie la Couvertoirade passe la même année aux mains des hospitaliers de Saint- Jean-de-Jérusalem.
En 1328 le village compte 135 feux, soit entre 540 et 600 habitants.

C’est dans la deuxième moitié de la guerre de Cent Ans que le commandeur de Sainte-Eulalie,
alors grand prieur de Saint-Gilles, décide de faire fortifier tous les villages de la commanderie.
Les murailles enserrant le village seront construites en quelques années seulement.

Le Larzac connaîtra une ère de prospérité après la fin de la guerre de Cent Ans, en 1453. Sur ce territoire,
un certain nombre de maisons de la deuxième moitié du XVe siècle en témoignent encore.
Mais un nouvel orage plus destructeur que le précédent s’annonce : les guerres de religion.

Pendant cette période le commandeur installe à demeure, dans le château,
une petite garnison armée de mousquets avec à leur tête un capitaine.
Cette précaution ne sera pas inutile et en 1562 l’évêque de Lodève
devra venir en personne avec une troupe pour débloquer la place assiégée par les Huguenots.

La paix retrouvée le village se développe désormais à l’extérieur des murailles dans le barry.
Mais il y aura encore une dernière alerte, en 1702, au moment de la révolte des Camisards dans les Cévennes proches.
Ce sera la dernière.

Le dernier commandeur de Sainte-Eulalie et donc de la Couvertoirade sera le commandeur de Riquetti Mirabeau qui,
lors de la vente des commanderies de l’ordre de Malte (considérées comme biens nationaux à la Révolution Française),
se trouvait à Malte. A cette époque le château était déjà en très mauvais état et une petite partie servait de logement
au fermier du commandeur.

Comme partout le village sera touché par l’exode rural mais la qualité de son patrimoine lui a permis de revivre.